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Des écrits poétiques et littéraires agrémentés de photos ou de tableaux et aquarelles... le monde sensible transfiguré par les mots et les couleurs.

LES HIVERNALES DE DANSE - AVIGNON

Publié le 14 Février 2016 par Nicole Fack in Spectacles

LES HIVERNALES DE DANSE - AVIGNON
LES HIVERNALES DE DANSE - AVIGNON
LES HIVERNALES DE DANSE - AVIGNON
LES HIVERNALES DE DANSE - AVIGNON
LES HIVERNALES DE DANSE - AVIGNON

Samedi 13 février: trois spectacles! démarrage sur les chapeaux de roues ...

Au Girasol, 16h. KAROSHI, ANIMAL LABORANS, de Laurence Maillot et Jeremy Demesmaeker.

Une performance, dont le thème est la souffrance au travail, ici, celle du danseur, évoquée par les gestes ininterrompus d'une très belle danseuse incitée sans cesse à aller plus vite, plus loin, par une voix inidentifiable mais impérative. Une autre voix, celle-là incarnée, lit des offres d'emploi pour danseurs et chorégraphes, mais les employeurs sont des centres de vacances, des clubs, des campings: la misère artistique ! plus loin, un autre danseur s'emmêle dans des monceaux de serpentins morts. Le thème est touchant, bien vu. La danse est parfaite, le jeu théâtral aussi. Plus banales, les projections vidéo un peu semblables à ce qu'on appelait autrefois des économiseurs d'écran.

Au CDC 18h JOB, de Lucie Augeai et David Gernez

Là aussi, il est question de travail, emblématisé par celui de danseur, ou plutôt de 7 danseurs. Ça fait du bien de voir une compagnie jeune et dynamique qui n'hésite pas à mettre sur scène sept personnes à la fois. Rare par les temps impécunieux qui courent ! Beaucoup d'énergie et beaucoup d'humour. Une gestuelle efficace, une circulation de regards très parlante, des clins d'oeil (discrets) rappelant des choses précises à tous ceux qui ont un jour dansé. N'ayons pas peur de le dire: un moment euphorisant.

A L'OPERA, 20h30 GYMNOPEDIES et HENRY MICHAUX, MOUVEMENTS de Marie Chouinard.

Marie Chouinard nous vient du Québec. J'ignore si c'est d'ancêtres trappeurs qu'elle tire son énergie et son audaces, mais ça me fait plaisir de le penser. Elle nous présente ici deux pièces, comme le font souvent les Nord-Américains, et ces deux pièces sont très différentes. Autant la première "Gymnopédies" est à la fois audacieuse, virtuose et comique, autant la seconde, tirée de Henri Michaux, est une recherche d'adéquation entre les arts.

Sa compagnie, composée de dix danseurs et danseuses fait preuve d'une grande virtuosité, allant jusqu'à l'interprétation au piano des airs subtils de Satie. Dans Gymnopédies, L'invention formelle est au service d'un propos bien charnel: le corps, l'amour, le sexe. Le tout dans un joyeux délire qui tourne tout en dérision... peut-être ne sommes nous finalement que des clowns, face à ces pulsions-questions.

Dans Henri Michaux, Mouvements, il s'agit au contraire de rendre-compte par le mouvement réel des corps, de tentatives du poète-dessinateur. Les formes jetées par Michaux sur le papier sont assez imprécises pour ouvrir plusieurs possibilités au corps réel et le spectateur se prend au jeu, il voit un geste dans le dessin, et le danseur en fait un autre, tout aussi valable. Le défenestré s'envole et il faut prendre l'homme au bond ! car bien sûr, il y a aussi les MOTS.

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