Il y avait un nuage, un nuage abandonné
Un nuage orphelin, petite boule de coton humide
Pleine de chagrin.
C'était un jour d'automne, porteur de menaces et de vent
Un jour de passants rares et gelés
Un jour de : ne traîne pas
Un jour de : rentre vite
Un jour à ne pas mettre un nuage dehors
Un jour où nul ne s'attendrit
Pas même sur un nuage orphelin et humide.
Maman, est-ce que les nuages pleurent? je sens des larmes sur mes joues.
Hâtons-nous, dit la mère
Un petit nuage chagrin devient parfois un énorme amas de colère
Noir, enragé, s'écrasant sur les toits, criblant les passants attardés
Les passants trop confiants,
Les passants passifs poussant leurs poussettes dans le vent.
Dans un nuage, il y a des secrets enfermés
Dans un nuage, il y a des aveux éthérés
Dans un nuage, il y a des souhaits bien cachés
Dans un nuga, il y a de amours avouées
Des chansons pour les coeurs apaisés
Des rimes aux raisons que la raison réprouve
Et qui tombent en ribambelles
Quand mon nuage s'ouvre...