Ceux qui suivent ce blog savent que j'aime être surprise par les films et/ou les pièces que je vois. Les formes attendues et plan-plan ne sont pas ma tasse de thé. Voilà pourquoi je ne rends pas compte de tous les films que je vois (deux ou trois par semaine, parfois plus)
Celui-ci avait tout pour attirer mon attention : son titre étrange, sa durée hors normes, ses ouvriers qui ne ressemblent pas à des acteurs déguisés, son hyperréalisme mêlé à des moments de délire, une actualité bien lourde que ne peut résoudre le "yakafaukon" ...
Eh bien, je n'ai pas été déçue ! Trois heures sans s'ennuyer, alors que rien n'est fait pour vous caresser dans le sens du poil, c'est un bonheur rare ! Cette usine de rien dit tout de notre désarroi face à un monde qui s'écroule et qui n'a pas grand-chose à nous proposer comme vision d'avenir. A l'heure où l'on nous promet "d'augmenter" l'homme, voire de rendre certains immortels, on peut se poser la question qu'est-ce finalement que l'Homme, dont les droits font désormais ricaner (le "droitdel'hommisme" est devenu l'archétype du ringard !) L'homme augmenté sera-t-il encore un homme ou juste une efficience aussi intelligente qu'une calculette ?
Les puissants ont toujours rêvé de disposer d'un personnel muet et décérébré, incapable de défendre ses droits, parfaitement obéissant et exactement adapté à sa tâche... pensons-y. Et bonne année tout de même !