Oserai-je le dire ? J'aime le mistral. Moi qui ai un passé de brumes et de nuages lourds, de grisaille uniforme et quotidienne, j'apprécie ce vent énergique comme le coup de balai d'une ménagère exigente.
-Ouste, dit-il, hors d'ici les nuages, place au bleu !...
Les provençaux le trouvent fatigant, la plupart du temps. Il est vrai que parfois, son énergie se transforme en fureur: la ménagère maniaque devient mégère. Un peu trop violente, elle soulève la poussière et vous l'envoie dans les yeux, comme secouant son chiffon sous votre nez... et vous éternuez, évidemment !
Mais c'est un spectacle inouï, celui que je vois de ma fenêtre les matins de mistral. Les couleurs en sont si étonnantes, que malgré le danger de répétition, je ne peux m'empêcher de saisir par un clic la beauté des couleurs.
Et c'est la même chose au soleil couchant, mais les immeubles voisins me masquent le ciel du crépuscule, dommage !