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Des écrits poétiques et littéraires agrémentés de photos ou de tableaux et aquarelles... le monde sensible transfiguré par les mots et les couleurs.

Emotions théâtrales

Publié le 19 Juillet 2015 par Nicole Fack in Réflexion

Emotions théâtrales

Le festival d'Avignon a commencé le 4 juillet. Depuis ce jour, je vois des spectacles, essentiellement dans le inn. Chacun son snobisme: beaucoup affectent de détester le inn parce que trop "intello". Comme si, en entrant dans un théâtre, on devait laisser son cerveau au vestiaire à l'instar des cowboys laissant leur révolver à l'entrée du saloon... si je vais dans le inn, c'est que je suis curieuse de découvrir des tentatives et des expériences, y compris quand ce n'est pas tout à fait réussi. Les pièces dont je sais parfaitement comment elles sont faites, comment les comédiens ont travaillé (ce qui n'enlève rien à leur mérite) je n'ai pas besoin d'un festival pour les voir. Elles sont présentes toute l'année je les vois et je les apprécie. Le festival, c'est un moment exceptionnel qui me permet de rencontrer des tentatives exceptionnelles, dans des lieux magiques, transfigurés par la poésie.

Aujourd'hui, 19 juillet, j'entreprends donc d'évoquer mes émotions festivalières, un peu chaque matin, avant que la canicule commence à me liquéfier. J'espère que me lire vous rafraîchira un peu !...

Et justement pour me contredire, je commencerai par des spectacles du off !

Dans le cadre de Contre-courant, j'ai pu voir le spectacle de Guy Alloucherie "Aimer si fort". Un travail très original mêlant la comédie, la musique et le cirque dans un mouvement virtuose à propos d'Anjelica Lidel. Celle-ci avait estomaqué les festivaliers avec "la casa de la fuerza", pièce violente dénonçant (en les montrant) les violences faites aux femmes. Ici, il s'agit de repartir du travail d'Anjelica pour l'interroger, le mettre en correspondance avec les meurtres de femmes au Mexique - meurtres jamais élucidés - évoquer les sentiments que ce travail provoque chez les jeunes, filles et garçons, et la réflexion qu'il inspire. Pelleter le charbon comme métaphore du travail contraint, se heurter à un mur comme métaphore de l'aliénation, marcher sur un fil, comme métaphore de l'aspiration à la liberté... Rien n'est au ras des pâquerettes.

Je ne connaissais Guy Alloucherie que de nom. Je ne regrette pas d'avoir pu rencontrer son travail. J'espère voir ses prochaines créations.

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