Bien sûr, si vous avez suivi les créations de Pina Bausch, vous êtes sensible à tout film qui évoque la grande dame de la danse contemporaine. Mais, si vous n'êtes pas de ce temps-là, si même, vous ne vous intéressez guère à la danse en général, vous serez aussi captivés par ce film.
Il s'agit ici de transmission, comme dans "les rêves Dansants de Pina Bausch", sorti en 2010. les créateurs et créatrices des rôles, qui sont aujourd'hui des personnes vieillissantes, ont à coeur de transmettre les chorégraphies à des personnes de tous âges, de toutes cultures. Devoir de mémoire, conscience de l'universalité du propos. (ce que ne faisait pas le très mauvais film de Wim Wenders Pina)
On suit ici en parallèle deux compagnies très différentes: l'opéra de Dresde apprend "Iphigénie en Tauride" et l'Ecole des Sables, au Sénégal, apprend "le Sacre du Printemps". Les deux pièces sont très différentes et les deux compagnies aussi. Les danseurs classiques souffrent beaucoup à affronter ce langage qui est le contraire de celui qu'ils pratiquent depuis l'enfance; les danseurs sénégalais reconnaissent dans le Sacre un rituel qui évoque leur culture ancestrale mais dépensent une énergie gigantesque pour réussir.
Tout ça est passionnant, généreux, émouvant... surtout quand la COVID s'en mêle.
Inutile de dire que je recommande très vivement ce film à tous !