Voilà qui permet de comprendre en profondeur l'oeuvre de Nan Goldin ainsi que la crise des opioïdes qui ravage les États Unis ainsi que ses ramifications sociales et bien sûr sanitaires.
Nana Goldin, mondialement connue comme photographe de l'intime - l'intime bien particulier des artistes, des marginaux, des toxicos, des malades du SIDA, ne craint pas d'exposer ici son parcours : un médecin lui ayant prescrit (très jeune) un opioïde pour soulager la douleur consécutive à un accident assez bénin, elle est devenue Addict presque immédiatement comme des centaines de milliers d'autres, empoisonnés par l'entreprise PURDUE PHARMA aux mains de la famille Sackler. Ces gens, sans aucun scrupule, ne cherchent pas à soigner leurs semblables, mais à faire du fric : écraser la concurrence est leur seul but. Mais ils se donnent une image positive grâce au mécénat.
Le film est très adroit, relatant à la fois la vie "de débauche" de ces drogués - que la société stigmatise et qui auront bien cherché leur SIDA, par exemple - La lutte des artistes pour faire en sorte que les grands musées refusent les subsides des assassins et retirent leurs noms de leurs frontons, et l'histoire familiale et tragique de Nan Goldin elle-même.
Film coup de poing mais surtout, film courageux et documenté qui rend hommage aux 500 000 victimes que la famille Sackler ne daigne même pas considérer...