Nuit noire sur la scène et dans la salle. Seul un petit grincement se fait entendre de temps en temps... le noir dure et le grincement devient une sorte de tic-tac irrégulier, toujours aussi ténu ; puis dans une lueur à peine visible, on perçoit une silhouette qui semble palpiter et se dédoubler. Lentement, très lentement, on voit qu'ils sont deux : un garçon et une fille qui se tournent autour dans dans un double pas de trois impeccable et qui durera pendant les quarante minutes de la pièce. La gestuelle s'enrichira imperceptiblement : une main qui pourrait toucher la joue de l'autre, un bras arrondi, une légère flexion des bustes... même les chutes seront effectuées sur ces trois temps obsédants, inlassables...
Décrire un tel exploit sans esbroufe est impossible : ça tourne et ça vous hypnotise, ça vous emporte ou (pour certains) ça vous laisse froid... eux, en tout cas, n'ont pas froid : le minimalisme demande un effort considérable de concentration !