Avec cette pièce - qui termine pour moi les Hivernales 23 - on est dans le sombre. Au sens propre, d'abord. Pénombre et costumes noirs. Au sens figuré aussi, parce que le non-explicite n'empêche pas de se raconter des choses et ces choses ne font pas rire !
Dès la première image, on est ébranlé : grâce à la scénographie (simple rideau à mi-hauteur) apparaît un homme sans tête ; image d'un pendu ou allusion au décervelage à l'oeuvre quotidiennement ? et quand il apparaît en entier, et quand il est rejoint par les cinq autres, on constate que les échanges sont rares, même par les regards. Aucun porté. On se côtoie sans vraiment se reconnaître. La gestuelle à la fois répétitive et évolutive, ne fait que confirmer l'impression d'un univers sans joie et pour tout dire, sans espoir.
La bande son est faite de craquements et de grincements allant crescendo. Les danseurs maîtrisent parfaitement leurs gestes et l'espace. Du beau travail !