Une fois encore le Coréen Hong Sangsoo nous livre un petit bijou fait de ces riens qui sont si importants pour la vie quotidienne ; la sienne, la nôtre. Quelques mots suffisent pour résumer cette oeuvre : une romancière retrouve une vieille amie et rencontre un étudiant en cinéma et une jeune actrice avec lesquels elle décide de faire un film. Comme toujours, on a affaire à la banalité en même qu'à l'exceptionnel : panne d'inspiration, changement d'activité, refus de se répéter... mais tout ça n'a rien de dramatique. On en parle dans un murmure continu et musical, souvent à table, en mangeant des ramen ou en buvant un alcool fort. Seul le cinéaste qui a réussi au prix des pires renoncements est pris à parti, brièvement, mais clairement.
L'image est magnifique, saturée de blanc, comme dans "Hôtel by the River" qui se déroulait dans un paysage de neige. Ici, le printemps pointe le bout de son nez et les images finales, en couleurs toutes de douceur, confectionnent le magnifique bouquet de la simplicité, de l'essentiel, de la vie...