Un spectacle qui ne la ramène pas !
La Cerisaie est une pièce de Tchekhov dans laquelle il ne se passe pratiquement rien. Placer ce "rien" dans ce lieu splendide et chargé de mémoire est une gageure mais renvoie directement à la situation des personnages : ils sont ruinés, mais se rêvent grandioses. J'aime que les comédiens partagent cette modestie et que la scénographie, très sommaire, suggère aussi ce grand espace grignoté par l'arrivée du chemin de fer où les lustres seuls rappellent le lustre aristocratique d'antan.
Le petit clin d'oeil aux chaises de l'ancienne Cour d'Honneur, elles aussi déchues, est savoureux et léger. Un seul bémol, l'acoustique de cette "nouvelle cour" laissait un peu à désirer dimanche, lors de la répétition générale. Sans doute le problème est-il réglé à l'heure qu'il est...