QUAND PASSENT LES CIGOGNES

Un film soviétique de 1957 ! quel intérêt ? demanderez-vous. Eh bien, justement, l'intérêt est énorme. Ce film a reçu un nombre incroyable de récompenses et bien sûr, la palme d'or à Cannes, ainsi que le prix d'interprétation pour l'actrice principale (Tatiana Samoïlova). Il m'avait beaucoup impressionnée quand je l'avais vu et j' avais gardé surtout le souvenir de cette émotion.

Et voilà qu'il ressort, magnifiquement restauré, dans une image noir et blanc sublime. Quel bonheur ! Malgré la force du scénario et l'intensité de mes émotions, je ne pouvais m'empêcher de noter mentalement à quel point les images étaient magistrales par leur cadrage, leur lumière, leur passage de la précision contrastée à la douceur du presque flou ; je ne pouvais m'empêcher d'apprécier la maîtrise du metteur en scène dans les plans de foule, comme dans les scènes intimes. Quelle leçon de cinéma ! et, tout en réfléchissant ainsi à la technique, je vibrais avec la jeune Veronika, je souffrais dans la boue des marais avec les soldats, je partageais la douleur des parents... inutile de dire que j'ai terminé la séance en larmes. 

Si vous aimez le GRAND cinéma, profitez de cette ressortie. Non seulement, elle vous permettra de parfaire votre culture cinématographique, mais elle vous procurera un plaisir rare.