Hier soir, mon avant dernier spectacle se déroulait à la Salle Benoît XII et portait le nom de Furia, oeuvre de la chorégraphe Lia Rodrigues qui a travaillé (entre autres) avec Maguy Marin puis s'est installée de nouveau au Brésil, où elle poursuit un travail opiniâtre de promotion des arts au service de tous, y compris dans la favela de Mare à Rio.
La pièce, Furia, évoque par de puissantes images, toute la violence multiforme qui règne dans ce pays - et qui risque de s'aggraver encore, puisque le premier souci du nouveau président a été d'armer les "bons" citoyens - assassinats, viols, oppression, rituels vaudous, mais aussi évocations historiques qui plongent le spectateur dans un climat tendu et sans concession. Les danseurs, aussi divers que le pays lui-même, se donnent tout entiers à cette évocation avec une grande générosité, car ils ne sont pas toujours à leur avantage.
Un moment intense, renforcé par une musique obsessionnelle susceptible de mener à la transe.