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Des écrits poétiques et littéraires agrémentés de photos ou de tableaux et aquarelles... le monde sensible transfiguré par les mots et les couleurs.

PRIVÉ /PRIVER ?

Publié le 15 Octobre 2018 par Nicole Fack in Réflexion

Dans tous les domaines !
Dans tous les domaines !
Dans tous les domaines !
Dans tous les domaines !
Dans tous les domaines !

Dans tous les domaines !

Curieux comme la langue évolue. Dans ma (lointaine) jeunesse, les politiciens n'avaient à la bouche que le BIEN PUBLIC. Aujourd'hui, cette expression n'est plus employée que de manière ironique et pour tout dire ringardisée. 

Ce dont se gargarisent aujourd'hui les "politiques modernes", c'est au contraire, le PRIVÉ. Après la guerre, tirant les leçons de la trahison des entrepreneurs qui avaient préféré Hitler au front populaire, DE GAULLE avait nationalisé les entreprises vitales pour le pays : énergie, transports, poste et même l'entreprise Renault (ça, c'était plutôt punitif) L'instruction des enfants était LAÏQUE, GRATUITE ET OBLIGATOIRE depuis 1882, mais il subsistait un enseignement confessionnel qui ressortirait à la liberté religieuse et ne recevait que très peu de subsides de l'Etat. La Sécurité Sociale, quant à elle, étendait le bien commun à la santé de tous et à l'idée d'une vieillesse digne pour tous. 

Ce système a perduré jusqu'à ce que le travail de sape, mené avec obstination par les forces réactionnaires, réussisse à installer dans les esprits l'idée que tout cela relevait de l'assistanat. quelle horreur ! Chacun recevrait donc selon ses besoins et non selon ses mérites ? POUAH ! et ce discours pseudo moralisant a fait son chemin doucement mais sûrement à mesure que la finance incontrôlée prenait insidieusement le pouvoir partout, ne laissant aux politiques que les gesticulations du prisonnier menotté. 

Qu'en est-il aujourd'hui ? la France a essayé bravement de résister, mais c'est dans les écoles prestigieuses que le travail a eu lieu, écoles dans lesquelles on enseigne le néolibéralisme, si séducteur, si enviable, qui récompense les méritants et abandonne les petits à la charité bienveillante et discrétionnaire des riches. Nos jeunes politiciens bavent d'envie devant le modèle américain qui engendre la puissance, la richesse, donc l'influence. Et ils favorisent la créativité des Français par un système qui consiste à créer des start up (comme on dit en bon français)  pour les revendre dès qu'elles ont montré leur valeur, à des requins qui rôdent autour et qui, eux, en tireront profit. 

Les Etats Unis ont un système scolaire profondément inégalitaire ? eh bien, faisons la même chose. Subventionnons le privé, discrètement d'abord, puis de plus en plus ouvertement afin que ne subsiste un jour pour les pauvres, que des école mal dotées, ghettoïsées, désespérantes, tandis que les riches bénéficieront des bons enseignements et que la classe moyenne (ou ce qu'il en restera) se saignera aux quatre veines pour éduquer ses enfants.

Les Etats unis ont un système de santé catastrophique ? eh bien, faisons la même chose. Livrons aux assurances privées cette colossale masse d'argent (qui permet à tous d'accéder à la santé) pour ne concéder aux pauvres que quelques miettes, une retraite ridicule et une mort prématurée.

La culture, aux Etats Unis, est réservée à une toute petite élite, tandis que la masse des gens s'abrutit devant la télé, adule les grosses machines hollywoodiennes décervelées mais efficaces ? Eh bien faisons de même : l'information en continu qui est le contraire de l'information, la vulgarité de pensée, la confusion entre art et marché de l'art, la construction de musées privés sans recherche réelle mais organisant des événements clinquants auxquels n'ont accès que ceux qui peuvent payer au moins 15€ pour une entrée... et pour cela, privons de ressources les établissements publics en alourdissant leurs charges, bien entendu. 

Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage. A force de réformes imbéciles dans l'enseignement, on a réussi à faire baisser le niveau des élèves et à discréditer l'école publique ; à force de réformes imbéciles du système de santé, on réussi à rendre l'hôpital public inefficace et inaccessible, sauf si vous demandez à être reçu à titre PRIVÉ dans les mêmes locaux et par les mêmes médecins. A force de réduire le soutien à la culture, on finit par se résigner à la marginalisation d'un théâtre exigent dit, avec la bouche en cul de poule "intello", à dévaloriser le cinéma d'auteurs dit "nombriliste", à déconsidérer la maîtrise artistique pour prôner les gribouillages qui rapportent. Seul résiste encore le livre grâce au prix unique. Jusqu'à quand ? 

Et tout cela va de pair avec une propagande gigantesque des évangélistes de tous poils qui vous vendent par dessus le marché, la bienveillance divine ! 

Oyez, braves gens, cette vérité que je vous révèle aujourd'hui :prôner le privé, c'est favoriser LES PRIVATIONS !

 

PRÔNER LE PRIVE, C'EST VALORISER LES PRIVATIONS !
PRÔNER LE PRIVE, C'EST VALORISER LES PRIVATIONS !
PRÔNER LE PRIVE, C'EST VALORISER LES PRIVATIONS !

PRÔNER LE PRIVE, C'EST VALORISER LES PRIVATIONS !

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