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nicolavignon.over-blog.com

Des écrits poétiques et littéraires agrémentés de photos ou de tableaux et aquarelles... le monde sensible transfiguré par les mots et les couleurs.

LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT.

Publié le 21 Octobre 2018 par Nicole Fack in Réflexion

Monsieur le Président,

Pardonnez mon audace, mais soyez assez aimable pour consacrer une minute de votre précieux temps à lire ce qui suit :

Voyez-vous, je suis née à la fin de la guerre, un temps où sévissaient encore les tickets de rationnement. Vous avez dû apprendre ça dans vos grandes école. Quand j'ai eu six ans, j'ai appris à lire dans un CP de 45 élèves ! et c'était dans une ville ouvrière. Mes parents ne possédaient aucun livre, sauf un dictionnaire offert à mon grand frère pour son certificat d'études. Toute ma scolarité a été marquée par le manque criant d'instituteurs. Jamais moins de 35 élèves dans les classes. 

Je suis entrée dans la vie active dans les années soixante. A l'époque, je gagnais 700 francs par mois et le loyer pour un studio était de 350f. la moitié, exactement. J'ai travaillé, j'ai cotisé pour la retraite des personnes âgées de l'époque, je n'ai pu ni mettre de l'argent de côté, ni acheter un logement. Mais il y avait un contrat moral entre nous, les travailleurs, et la Nation : ce que nous avions fait pour les ainés nous serait fait à nous aussi. Donc, quand j'ai pris ma retraite, j'ai perdu en revenu, mais je pensais pouvoir en vivre relativement dignement. 

Et voilà que vous changez les règles du jeu au beau milieu de la partie. Vous nous plongez dans l'insécurité matérielle. Ce n'est pas qu'il n'y ait pas assez de jeunes pour entretenir les vieux, c'est qu'il n'y a pas assez de jeunes QUI TRAVAILLENT. D'accord. Mais qui a laissé partir l'activité au fin fond de l'Asie (ou ailleurs) ? ce ne sont pas les travailleurs.  Eux se sont retrouvés sur paille à mendier des allocations, la honte ! ce sont les brillants énarques, formés (déformés) au "libéralisme" qui ne préconise pas autre chose que de trier dans une société, entre les "employables" et les autres... Voyez-vous, monsieur le Président, toute ma vie j'ai payé pour les autres, et je ne le regrette pas. Alors, maintenant, j'aimerais qu'au moins on n'affiche pas à mon égard ce mépris hautain qui consiste à dire qu'une retraite de 1200€ est une retraite de riche. Je n'aurai pas l'outrecuidance de vous demander quel sera le montant de la vôtre ! Je ne vous demanderai pas non plus comment il est possible que les Etats européens se fassent gruger de 55 milliards d'euros par des riches qui n'en ont jamais assez.

En maltraitant ainsi la population, vous contribuez au succès toujours plus grand de l'extrême droite. A force de brandir toujours cette menace Moi ou le FN, vos prédécesseurs paresseux ont contribué patiemment à ce piteux deuxième tour entre vous et l'Autre. Et à la fin de votre mandat, si vous comptez nous rejouer le chantage éculé qu'on nous sert à chaque fois, j'ai bien peur, hélas, que beaucoup vous disent "Chiche". 

Merci de m'avoir lue, Monsieur le Président. 

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G
coucou petite Nicole, je m'associe totalement à ta lettre. J'ai aussi fait plusieurs brouillons mais je ne suis jamais satisfaite. Elle est très belle ta lettre. J'espère que tu l'as envoyée car pardonnes-moi, je ne pense pas qu'il lise ton blog ! gros bisous
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N
Je pense aussi qu'il ne lit pas mon blog !!! mais c'est une lettre ouverte. Ce qui est important, c'est que d'autres la lisent et la relaient... J'ai mis un lien sur Facebook !
G
Je pense aussi qu'il ne lit pas mon blog !!!. Mais c'est une lettre ouverte. Ce qui est important, c'est d'autres la lisent et la relaient. J'ai mis un lien sur Facebook.<br /> Bises.