Le pluriel "genré"
Bien sûr, la formule est devenue inadmissible : c'est le masculin qui l'emporte. Inaudible de nos jours... et compliqué. Notre langue connaît les accords en genre et en nombre, contrairement à l'anglais où l'adjectif est invariable. little c'est little, que cela s'applique à une petite ou à un petit. On peut rêver, voire pour certains, espérer, que les accords disparaissent et fassent du français un sabir inspiré de l'anglais. On a le droit. Mais je ne suis pas si sûre qu'on rende beaucoup service à la cause féministe en gommant les spécificités de la langue. Ainsi, moi qui suis sans doute une vieille réac, j'adorais l'idée que :
En français, un homme sur deux est une femme !
On peut regretter que notre langue, contrairement à l'allemand, n'ait pas de genre neutre. En allemand, l' homme, c'est "der man", la femme, c'est "die Frau", l' être humain, c'est "das Mensch". C'est bien pratique, avouez. Mais le français, bien que les Francs fussent à l'origine, des Germains, le français, disais-je, n'a pas retenu cette option (sans doute parce que la Gaule était largement latinisée) C'est d'autant plus dommage que nos féministes chéries seraient aux anges d'apprendre que de facto, en allemand, c'est le FÉMININ QUI L'EMPORTE...
Eh oui, car l'allemand connaît trois genres et un pluriel. Les articles sont:
Masculin : DER
Féminin : DIE
Neutre : DAS
et le pluriel ? eh bien le pluriel, c'est DIE, comme le féminin !
Et les pronoms personnels ?
Masculin : ER
Féminin : SIE
Neutre : ES
et le pluriel ? eh bien, le pluriel, c'est SIE, comme le féminin !
Étonnez-vous après cela de voir à la tête de l'Etat allemand une chancelière occuper le poste de chancelier ... !