Isolation / isolement
Voilà deux substantifs formés sur le verbe isoler et que mes chers contemporains confondent allègrement. Il m'arrive d'éclater de rire en entendant par exemple:
Il a vécu ses dernières années dans un état de totale isolation !
Ah ! eh bien, dites donc, on est content pour lui, il a été protégé des courants d'air... Finalement, au lieu de nous apitoyer sur ce malheureux isolé, on l'envierait presque !
Je pense que l'erreur vient du souci récent de faire des économies d'énergie et donc de promouvoir les travaux d'isolation des bâtiments. Le mot a donc envahi les médias depuis 1973 et de plus en plus.
L'isolement, pourtant, est aussi un mal actuel. Les femmes seules sont légion de nos jours, elles tiennent le coup le plus longtemps possible, et puis un jour, elles rejoignent la cohorte des autres isolés : les vieux, vous savez, ceux dont Jacques Brel disait que l'on vive à Paris, on vit tous en province quand on vit trop longtemps...jolie façon de parler l'isolement !
Aucun poète n'ayant évoqué la laine de verre, je n'ai pas de citation pour le mot Isolation, pardonnez-moi !