Ma petite chronique se poursuit; et je crains qu'elle ait à durer encore longtemps, car je découvre chaque matin un "problème" intéressant, voire comique.
Comme nous sommes dimanche et que le dimanche, beaucoup de mes concitoyens font du sport, évoquons ici les
Jeuolympiques
Eh oui, cher correcteur, tu soulignes, et tu as bien raison. mais si j'écris de cette manière fautive, c'est pour rendre compte de ce que j'entends.
Depuis quelques temps, il est de bon ton, dans les milieux cultivés (et dans les autres aussi) de ne plus faire les liaisons. J'ignore si c'est pour "faire peuple" avec la condescendance requise ou si c'est en croyant être plus simple, ou pire, si c'est parce qu'on ne sait plus l'orthographe, toujours est-il que j'entends des: troieuros, des autrenfants et des jeuolympiques.
La langue française tient son charme de ce qu'elle ne connaît pas ce qu'on appelle en linguistique "le coup de glotte" qui sépare les mots, comme en allemand, par exemple. Ceci explique que lire les manuscrits anciens est souvent difficile parce que le scripteur ne séparait guère les mots. Ainsi, on trouverait enallemand ou parexemple. Seul le H aspiré donne lieu à cette séparation nette : on ne dit pas unérisson, mais un hérisson. Anecdote : Un jour, j'ait dit à ma maîtresse que j'avais mangé unaricot, et elle m'a demandé s'il était bon, le naricot ! depuis ce temps-là, une réforme a changé le statut du H de haricot ! mais il reste le nérisson , landicapé, et bien d'autres...
Donc, pour en revenir à ceux qui affectent de ne pas faire les liaisons, je dirai ceci : soit ils font d'autres liaisons sans le savoir car le E muet ne se prononce pas (hi ! hi !). Exemple
Les autrenfants
Soit ils mettent partout de H aspirés:
Les autres Henfants
Les jeux Holympiques... trois Heuros
Bien sûr, si nos chers compatriotes (comme disait Chirac) on été élevés dans une époque où il semblait que l'écrit fût (J'adore l'imparfait du subjonctif) en perte de vitesse, ils ont une orthographe des plus approximatives. Pas de chance pour eux, parce que, à cause de l'informatique, l'écrit est revenu en force, faisant éclater la catastrophe au grand jour.
Un jour viendra peut-être où l'on chantera :
Allons Henfants de la patrie,
Le jour de gloire est Harrivé ...