On connaît Toni Gatlif, son énergie, sa sensibilité, son amour de la musique.
Un homme comme lui ne pouvait rester insensible à la tragédie qui se déroule en Méditerranée. Il nous avait déjà donné EXILS, un film savoureux qui maniait les paradoxes pour mieux évoquer les errances inattendues de ses héros. Cette fois, il s'agit des Grecs, de leurs souffrances, de leur sens de l'hospitalité, de leurs exils successifs.
Mais Gatlif n'est pas Ken Loach. Ici, pas de démonstration, juste de la vie au son du rebetiko, cette musique inventée par les exilés grecs, qui se chante et se danse accompagné de bousoukis. Des personnages hauts en couleur pleins d'énergie et de nostalgie à la fois: une jeune fille sans vergogne chargée de trouver l'artisan qui réparera la bielle nécessaire au bateau immobilisé, une autre jeune fille, venue de France avec son copain qui l'a plantée à Istanbul après l'avoir dûment dépouillée, une mère morte et son "copain" fier macho au grand coeur... tout est là. L'humanité généreuse en but aux vautours et qui chante néanmoins.
Inutile de dire que je vous recommande ce film.