Il y a anguille sous roche, disaient souvent les soeurs chargées d'élever la jeune Gabrielle Chanel. Celle-ci aimait à s'inventer des ascendants divers et prestigieux, aventuriers ou politiques (ce qui est souvent synonyme) mais aussi hommes d'affaire ou artistes célèbres. C'est que la petite orpheline n'acceptait pas sa position de jeune abandonnée et encore moins son avenir de domestique ou de religieuse. Elle n'avait pas la fibre servile et haïssait l'univers religieux et corrézien où les bonnes soeurs tentaient de donner à cette enfant "naturelle" une certaine moralité.
Dès que possible, elle s'échappa et se mit à chanter dans un beuglant de Vichy. Elle "monta" ensuite à Paris pour faire carrière. Mais sa voix n'était pas à la hauteur : trop grave ! Elle se souvint alors que les bonnes soeurs lui avaient appris la couture. Finalement, avoir été élevée dans la pure tradition sexiste lui fut bien utile. La célébrité lui vint durablement quand elle accepta d'avoir AIGUILLE EN POCHE.