Oeuvres d'Adel Abdessemed diaporama.
J'étais hier au vernissage de la nouvelle exposition organisée à la collection Lambert d'Avignon. Je ne dirai pas qu'elle incite à l'allégresse, mais je veux tout de même attirer l'attention des Avignonnais et des personnes qui seront en Avignon cet été.
Les artistes d'aujourd'hui ne peuvent ignorer la réalité du monde et sa violence. Dénoncer la folie des hommes, la mettre sous nos yeux autrement que ne le fait le journal télévisé, voilà ce qui occupe les artistes ici réunis.
Andres Serrano, que nous avons déjà vu dans l'exposition précédente, se concentre sur le thème de la torture en compagnie de gravures de Goya. Les photos de Serrano sont saisissantes, parfaitement cadrées, elles montrent parfois, suggèrent souvent et cela suffit. Goya manie l'allégorie en alternance avec le réalisme;
Amos Gitai présente une installation autour de l'assassinat de Rabin, sujet de son dernier film. Projections au mur, au sol, au plafond des images de cette journée de manifestation pour fêter la paix, dont on sait tous qu'elle se termine tragiquement, mais cette fin tragique, nous ne la voyons pas, inutile, elle est présente dans notre esprit.
Et puis, il y a Adel Abdessemed, sculpteur étonnant qui a fui l'Algérie après l'assassinat du directeur de l'école des beaux arts où il étudiait et du fils de ce malheureux. Etonnamment, c'est une tragédie footballistique qui nous accueille: le coup de tête de Zidane qui scelle la fin de sa carrière et l'échec de l'équipe de France. Tragédie dérisoire, mais la taille de l'oeuvre dit assez que nous sommes soumis à bien des contradictions. Les autres statues, de Jésus crucifié à la petite Viet-Nâmienne courant nue sous les bombes en passant par l'enfant du Ghetto sont tout simplement bouleversantes.
Permettez-moi de vous recommander à tous une petite visite chez Yvon Lambert, vous ne le regretterez pas !