Trois femmes, trois solos (soli)
Lundi 15 février
Trois spectacles, que des solos !... inégaux, forcément.
Les femmes, d'abord. Au CDC, étaient présentées deux pièces dansées par Patricia Guannel. Habiter la frontière et Lespri Ko. Une belle danseuse au corps délié tente de nous faire partager son expérience de l'incertitude territoriale, dans le premier solo, de sa vie de femme, porteuse de traditions et aspirant à l'avenir dans le second.
L'art du solo est un art difficile: l'hermétisme guette (surtout si on abuse du clair-obscur comme dans habiter la frontière) et le risque de bavardage est grand, comme dans Lespri Ko, qui pourtant comporte de beaux passages, très vivants et accessibles.
L'autre femme du jour, à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon, c'était Carlotta Ikéda, la Dame du Butô en France et en Europe, décédée l'an dernier. Sa pièce Utt reprise par Maï Ishiwata, est un monument de cet art japonais si particulier. Le voyage vous emporte de la naissance à la mort, de la tradition au dépouillement, pour aboutir à un déchirant requiem, cristallin et tragique. Du grand art !
Entre ces deux spectacles féminins, il y avait, au théâtre Golovine, les Garçons sauvages, un projet de Camille Olagnier. Trois solos masculins, sans vraiment d'intérêt, danse ? non-danse ? disons plutôt : rien, et dépêchons-nous d'oublier !