Diaporama: journée du 18 février
Au Girasole, ce jeudi 18 février, nouvelle carte blanche à William Petit. Invité de nouveau Hamdi Dridi, mais avec Laura Dufour, puis les artistes Polonais Andrzej Adamczak Katarzyna Rztelska.
Deux duos, très différents. Le premier, TRADUCTION, combine la danse et la parole en anglais puis en français. la forme est assez classique (si on ose ce terme dans le cadre de la danse contemporaine) la gestuelle réalisée avec une grande fluidité, n'apporte pas vraiment de surprise, elle est agréable à regarder, mais on peine un peu à suivre le lien avec la traduction... encore une fois, la pièce est un peu longue par rapport au propos.
Le second duo, s'ouvre d'emblée sur une image que j'ai mal reçue pour ma part, parce qu'elle m'a immédiatement renvoyée à l'esthétique nazie. L'homme, grand, blond, musculeux, éclairé par le haut, ce qui lui fait une petite moustache suspecte, est devant une femme blonde également, vêtue comme lui d'un slip serré noir et d'un débardeur moulant beige. Et cette femme, toujours en retrait, s'occupe de son "mec", le bichonne et ne reçoit de lui que geste brusques, voire violents. Même si les danseurs ont des qualités techniques indéniables, cette pièce NEED ME, m'a insupportée au plus haut point.
A Benoît XII, était programmé Georges Appaix, chorégraphe confirmé et génial, qui proposait un duo titré: VERS UN PROTOCOLE DE LA CONVERSATION. Plateau nu, pas même vaguement habillé des senpiternels pendrillons noirs, une danseuse en robe noire et un homme en costume de ville et chemise blanche pourvu d'un délicieux accent italien. la danseuse au crâne rasé fait penser au ballet Cullberg, mais aussi à la comédienne / plasticienne Miss Ming qui est si décalée et si attendrissante. Georges Appaix les rejoint au bout d'un moment, maître du vent, et relais du danseur / causeur. Car le problème est là: lui, voudrait entrer en conversation et elle, ne sait parler qu'avec son corps, un corps sublimement souple et énergique, un visage marqué d'allégresse discrète, et capable d'être explicite en silence.
Cette pièce bourrée de gags nous a tous mis en joie. Perfection des gestes, mise en scène au cordeau, propos parfaitement cerné... les jeunes chorégraphes peuvent prendre là des leçons utiles et les spectateurs y puisent, eux, le double plaisir de la réflexion et du rire salvateur !
Du très grand art !...