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Des écrits poétiques et littéraires agrémentés de photos ou de tableaux et aquarelles... le monde sensible transfiguré par les mots et les couleurs.

Mon Festival (suite) LA DANSE

Publié le 30 Juillet 2015 par Nicole Fack in Actualité

L'extraordinaire travail de la lumière dans "Jamais Assez"

L'extraordinaire travail de la lumière dans "Jamais Assez"

On avait regretté de ne pas avoir vu beaucoup de danse au festival 2014. Cette année, donc, plusieurs spectacles nous ont été présentés. Fidèle à ma règle de conduite, je ne parlerai que de mes préférés:

JAMAIS ASSEZ, de Fabrice Lambert est une pièce unique en son genre, née de la fascination de son auteur pour le film "Into Eternity". Ce documentaire décrit les travaux entrepris en Finlande pour creuser un puits où enfouir les déchets nucléaires pendant cent mille ans (jusqu'à la fin de leur nocivité) Ces travaux doivent durer cent ans. l'immensité de ces durées a quelque chose d'inaccessible à notre entendement, et c'est ce qui intéresse le chorégraphe. Corollaire: l'homme perdu dans cet océan de siècles perd jusqu'à son ombre, aveuglé qu'il est par la menace implicite. On a donc ici, non seulement une recherche chorégraphique, une réflexion sur le temps et sur lHumanité, mais aussi une recherche sur la lumière comme vecteur, comme contenant, comme symptôme... Il est rare de rencontrer une telle qualité de pensée !

MONUMENT 0, de Eszter Salamon est tout autre. Il s'agit ici d'une réflexion sur la guerre. Pas sur une guerre précise, mais sur toute guerre. C'est pourquoi les personnages ne peuvent être identifiés : tous les combattants deviennent des barbares, alors, comme Laurent Gaudé le fait avec son roi Tsongor, Eszter Solomon plonge dans le primitif qui habite tout guerrier. La gestuelle rapide, rythmée et violente n'est pas illustrative, mais elle est très parlante !

A MON SEUL DÉSIR. Il ne s'agit pas ici de danse proprement dite, mais d'une sorte d'installations vivante, de performance autour ou plutôt dans la tapisserie célèbre du Musée de Cluny "La Dame à la Licorne". Gaëlle Bourges a longtemps fréquenté cette oeuvre énigmatique bourrée de symboles qu'elle décrit avec une très grande finesse et beaucoup d'humour. Sa méditation nous est donnée, d'une voix douce, presque murmurée, tandis que les personnages : singe, renard, lion et surtout lapin, s'activent avec douceur autour de la dame et de sa licorne, suggérant les interrogations du temps avec beaucoup de poésie et un brin d'ironie. Du très grand art !

Mon Festival (suite) LA DANSE
La Dame à la licorne, signée Gaëlle Bourges

La Dame à la licorne, signée Gaëlle Bourges

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