Bien que retraitée, je me passionne toujours pour les questions d'éducation. INSTIT UN JOUR, INSTIT TOUJOURS !... et je ne peux évidemment pas rester indifférente aux débats qui agitent le monde de l'éducation à propos de la réforme du collège. Savoir si les langues anciennes vont ou non y perdre, si elles sont ou non un enseignement élitiste, voilà sur quoi s'empoignent les profs et la ministre. Ils ont tous la mémoire courte ! après tout, c'est normal, ils sont si jeunes !
Il faudrait revenir en arrière et se rappeler qu'il fut de bon ton de ne plus enseigner la grammaire à l'école primaire sous prétexte qu'elle ne servait qu'à introduire au latin. le français, langue sans déclinaison n'avait que faire, disait-on alors, de complément d'objet direct (accusatif) de complément du nom (génitif) ou du complément d'attribution (datif)... Il fallait enseigner la communication orale, le structures de phrases, sans aborder l'analyse grammaticale et/ou l'analyse logique. J'ai été moi-même sermonnée par une inspectrice au sujet de mon entêtement "archaïque" à faire de la grammaire. NB: Cela ne m'a pas empêchée de continuer !
Le résultat de ce renoncement à la rigueur, on le voit dans la langue que parlent les adultes - même cultivés - d'aujourd'hui : accord du verbe avec le nom qui le précède, même quand il n'est pas le sujet, participe passé jeté à la trappe (je ne parle pas des cas subtils) La gomme que j'ai pris ! tournures totalement fautives c'est un des facteurs principal !... tous ces adultes cultivés à qui on a renoncé d'enseigner la grammaire ont fait un peu de latin, de loin, en renâclant, et leurs professeurs n'ont eu d'autre choix pour les intéresser, que de leur présenter surtout la civilisation latine... ce que veut entériner Mme Belcacem , et ça se comprend.
Au lieu de pousser des cris d'orfraie purement hypocrites, non intellectuels feraient mieux de militer pour le retour à l'enseignement structurant qu'est la grammaire, et ce, dès le plus jeune âge, enrichi de travaux sur l'étymologie, ce qui serait la meilleure façon d'introduire au latin, lequel, en retour, aiderait nos malheureux écoliers à mieux appréhender notre langue et son orthographe si problématique.
Mais ma voix, comme beaucoup d'autres, se perdra encore une fois dans le désert ...