Ils n'ont que ce mot à la bouche: la Réforme ! et non seulement ils écrivent ce mot avec une majuscule, mais ils l'écriraient volontiers en caractères gras. Observons attentivement ce qui nous est proposé sous ce vocable en forme de lieu commun.
D'abord, d'où nous vient cette injonction à nous réformer? des économistes, enfin, de certains économistes; de ceux qui partagent les vues des conservateurs américains (au départ) et dont les études et recherches sont financés par de grands groupes industriels et surtout financiers. Evidemment, ces économistes ne sont que le bras armé et l'alibi culturel de ces intérêts privés et très puissants. La parole de ces derniers apparaît rarement: ils préfèrent qu'on fasse appel aux "experts..."
Ensuite, voyons en quoi consiste cette réforme. Favoriser la concurrence, développer l'activité des grands groupes et surtout de la finance, simplifier tout cela en abolissant les droits sociaux, les pertes de temps en concertation et les pertes d'argent consécutives aux soucis d'égalité et de justice.
Quel est donc l'avenir dessiné par ces "penseurs" de la réforme? rien moins que le retour aux conditions de vie du XIX ème siècle. En Pire ! Au niveau mondial, 10% des habitants confisquent 50% de la richesse produite. Mais aux Etats Unis, les chiffres sont de 2% de riches qui s'attribuent 90% des richesses. Voilà le modèle !?
Il s'agit là ni plus ni moins que d'une reconquête par les classes les plus aisées des privilèges auxquelles elles avaient dû renoncer en partie après la Libération. A la fin de la guerre, les gouvernants européens, conscients du danger que représentait l'URSS, et de la mauvaise réponse qu'avait représenté le nazisme, ces gouvernants -et au premier chef, notre De Gaulle- ouvraient une véritable réforme qui consistait à rechercher la justice sociale par le partage des richesses, l'entraide, la coopération, dans un esprit de liberté individuelle (qui s'accommodait, il est vrai de l'existence de la censure.) La fondation de la communauté européenne au eu lieu sous ces auspices .... elle a glissé progressivement dans la lutte de tous contre tous. Une société virile, comme celle des cow-boys, pas une société de tapettes sentimentales, non mais !!!
Non, il ne s'agit pas de réforme, mais de contre-réforme. Ce qui ne signifie pas que nous n'ayons pas à évoluer; La seule question, c'est : dans quel sens !