Après les pleurs...

IL FAUT CONTINUER DE RIRE !

Comme beaucoup de Français, j'ai beaucoup pleuré ces derniers jours: CHARLIE, c'était d'abord le souvenir de unes irrésistibles parce que tellement gonflées qu'on n'en revenait pas. Ç'avait été Hara-Kiri, le journal bête et méchant dont la publicité disait "Si vous avez de l'argent à foutre en l'air, achetez Hara-Kiri, sinon, volez-le !" Des gens bourrés d'esprit, des dessinateurs géniaux, des provocateurs, bien sûr, apparus dans les année coincées du gaullisme, disparus, puis reparus, comme-si leur présence était indispensable à notre vie sociale. Tout le monde en prenait pour son grade: les politiques, les curés, les profs, toutes les institutions y passaient. Ceux qui ne partageaient pas cet humour décapant se contentaient de ne pas l'acheter. N'est-ce pas là la définition de la liberté ?

Bizarrement, notre époque est beaucoup plus bienpensante. Les groupes divers et variés se mêlent de faire interdire des films, des pièces de théâtre, des expositions - qu'ils n'ont pas vus, évidemment - au nom de leur Morale, de leurs Valeurs, de leur Religion. Tout ça en activant la haine pour l'Autre quel qu'il soit. Les radicaux musulmans détestent les Gaulois, mais aussi et surtout les musulmans "apostats", ceux qui aiment la démocratie; les chrétiens radicaux haïssent les athées, tous homo, tous sodomites, tous pédophiles... je ne parle même pas des politiques qui se jettent sur ces minables os à ronger en espérant que la haine va les porter au pouvoir !

Alors quoi ? que pouvons-nous faire ? manifester dimanche, bien sûr, et puis ? Des pièges gros comme des maisons nous sont tendus de toutes parts, tomberons-nous dedans ? Ceux qui veulent la guerre civile en France réussiront-ils à créer une confusion mentale telle que notre raison abusée succombera ? J'espère que non. J'espère que notre République, si chèrement acquise par nos ancêtres et si ardemment défendue par nos pères et grands-pères est assez solide pour cela, mais je ne peux m'empêcher de remarquer que tout cela intervient dans un contexte de crise économique qui dure depuis les années 70 !!! Quarante cinq ans de crise, peut-on appeler ça une crise ? Ce mot désigne un état transitoire, en principe. L'impression dramatique que les décisions importantes pour tous les citoyens sont prises par une sorte de dieu immanent, omnipotent et omniscient qui n'a pas de visage, mais qui a un nom, le Marché, cette impression d'impuissance que nous ressentons tous mène tout droit aux solutions les plus terribles. Saurons-nous nous en garder?

OUI, ON PEUT RIRE DE TOUT !