On en rirait, si le sens de l'humour ne s'émoussait gravement ces derniers temps... On nous serine toute la sainte journée qu'il faut faire des réformes pour moderniser notre société, notre système, notre travail, nos retraites, notre sécu... Quel est donc ce progrès que l'on nous met en perspective?
Remettre entre les mains du privé tous les secteurs de l'économie, y compris les aéroports...
Abolir les CDI et promouvoir les contrats courts, voire le travail sans contrat du tout.
Diminuer les retraites, faire des vieux les ennemis de la nation à laquelle ils coûtent trop cher.
Mettre fin au service public de santé en fermant les hôpitaux au profit des cliniques privées, lesquelles ont tendance à ne soigner que les pathologies "rentables"...
Rentabilité ! le mot est lâché. En fait, le PROGRES prôné par les politiques de tous poils consiste en un retour en arrière de plus de cent ans. Au dix neuvième siècle, en effet, les travailleurs ne disposaient d'aucune protection sociale, n'avaient droit ni aux congé, ni aux arrêts maladie, ni à la retraite. A cette époque bénie, la sécu n'était pas en déficit: elle n'existait pas ! A cette époque bénie, l'Etat se chargeait de construire le chemins de fer et les sociétés privées se chargeaient de récupérer les bénéfices engendrés par le boom de circulation des marchandises et des hommes. Dois-je préciser que le droit de grève n'existait pas, que les unions, les associations, les protestations étaient réprimées par la garde mobile ? ( CF: 1er mai à Fourmi en 1891) Feuilleter un livre d'histoire permet de se replonger dans ces temps obscurs où quelques possédants (comme on disait alors) asservissaient le reste de la population, laquelle n'avait aucun droit, tout en se plaignant (déjà) de la crise...
Si vous voulez savoir à quoi rêvent les gens qui possèdent réellement le pouvoir dans nos sociétés, ne lisez pas les romans de science fiction. NON. lisez un de ces bons vieux livres d'histoire, chapitre: le XIXème siècle et la révolution industrielle. Vous saurez ce qui nous attend tous. Pour en être convaincu, reportez-vous au nombre (officiel !) de gens qui meurent de faim en Angleterre, pendant que la City se gonfle chaque jour de l'importance de ses profits !... (article du Figaro: près d'un million d'Anglais ont faim !)
Ne nous trompons pas d'ennemis.