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Des écrits poétiques et littéraires agrémentés de photos ou de tableaux et aquarelles... le monde sensible transfiguré par les mots et les couleurs.

Les Nibelungen

Publié le 19 Novembre 2014 par Nicole Fack in Recit

Les aventures de Siegfried se développent encore longtemps. Inutile de dire qu'il épousera la fière Kriemhild, qu'à la faveur d'une guerre pourtant improbable, il sera amené à vaincre l'invincible Brünhild, que les traitrises accumulées et nourries par la jalousie feront en sorte que le secret de l'invincibilité sera dévoilé et que la lance perfide tuera le valeureux chevalier... comme dit précédemment, les héros invincibles ont toujours un point faible !...

Mais savez-vous que la belle Kriemhild, éperdue de chagrin, se vengera, y compris de ses frères qu'elle tient pour responsables et sera pour cela exécutée à son tour? que l'or sorti du Rhin par les rois Nibelung et Schilbung sera perdu et retournera dans le Rhin, accomplissant le cycle complet, semblable à un anneau ?

Tout cela, c'est le fondement de la geste germanique, héroïque et pathétique à la fois, que tous les Allemands connaissent, surtout ceux qui sont originaires de Hohenems, dans le Vorarlberg, tel le merveilleux conteur dont je me suis permis de traduire le travail. Voici comment il termine son petit livre:

Quand, comme moi, on a grandi à Hohenems, on vit dans l'histoire des Nibelungen. Il ne peut en être autrement. Deux parties d'un manuscrit furent trouvées dans notre château. Ici, chez nous, il y a une rue des Nibelungen, une pharmacie des Nibelungen, la première discothèque se nommait la cave des Nibelungen et au centre du villagee bruisse la fontaine des Nibelungen ! La première pièce de théâtre que j'ai vue s'appelait évidemment Les Nibelungen. L'auteur en était l'instituteur du village. Soixante personnes se bousculaient sur la scène et autant se tenaient debout, au pied de la scène. Plus haut, dans la salle se trouvaient les proches. Mon père était l'assistant metteur en scène et je me rappelle encore une phrase du spectacle:"Infâme assassin, tais-toi et meurs !" C'est Kriemhild qui parlait ainsi, elle s'adressait à Hagen von Tronje.

Quand j'étais enfant, je pensais que Hohenems était mondialement connue, que tout le monde avait les Nibelungen à l'esprit et que si quelqu'un disait "Nibelungen", son voisin disait "Ah, oui, Hohenems!". Je pensais que cette histoire s'était déroulée ici et que, quelque part, elle était toujours d'actualité. Pas matériellement, bien sûr, mais dans le ressenti de tous les habitants. Il y avait une épouse d'instituteur qui pour moi était Kriemhild, une marchande des quatre saisons qui était Brünhild, un gendarme que mon imagination transformait en Hagen. Y avait-il aussi un Siegfried? sans doute, je ne me rappelle plus. Et moi, j'étais le POÈTE, assis sur la falaise, près du château et contemplant en contrebas, la vallée du Rhin.

Les Nibelungen
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