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Des écrits poétiques et littéraires agrémentés de photos ou de tableaux et aquarelles... le monde sensible transfiguré par les mots et les couleurs.

Les Nibelungen (la jeunesse de Siegfried)

Publié le 26 Octobre 2014 par Nicole Fack in Récit

Le combat avec le dragon (2)

Les compagnons aussi souriaient: "...et surtout, pas à droite, Siegfried !" lui criaient-ils alors qu'il se mettait en route "...et que tout aille bien pour toi !" Siegfried n'appartenait pas à la catégorie des costauds sans tête, sûrement pas, mais il était naïf. S'il avait été un tant soit peu raffiné ou disons, éclairé, il aurait pu lire sur les visages des compagnons qu'ils ne lui voulaient pas que du bien. Il n'avait encore aucune expérience négative de la vie. En vérité, il n'avait pas d'expérience du tout. Si on lui disait oui, c'était oui, non, c'était non. Il n'avait aucune raison de se méfier des compagnons. Il se mit donc en route. Quand vint midi, que le soleil brillait dans un ciel sans nuages, il atteignit le croisement annoncé, et comme on le lui avait recommandé, il tourna à gauche et arriva bientôt au col.

A partir de maintenant, notre histoire plonge dans le merveilleux. Cette histoire des Nibelungen oscille entre historicité, légende et merveilleux. Comme toutes ces légendes qui finissent en épopée, en chanson de geste ou dans une forme reproductible de récit, la chanson des Nibelungen se fonde sur plusieurs histoires issues d'époques diverse et que l'auteur, quel qu'il soit, réunit en un tout renouvelé. De chacun des récits source, il existe plusieurs versions. les différents conteurs les ont transportés dans différents pays où ils se sont développés différemment selon les particularités dudit pays. Les Nibelungen n'échappent pas à la règle.

Donc, c'est ici que commence le conte...

Quand Siegfried arriva à ce col, il appela le charbonnier. Pas de réponse. Il appela de nouveau. Alors, il entendit gratter derrière lui. Il se retourna et se trouva face au dragon, vous savez, ce ver de terre géant ! Le dragon lui jeta une pierre mais le manqua. "Ah, dit Siegfried, encore un joueur!" Nous, nous savons à quoi ressemble un dragon. Nous n'en avons jamais vu, mais nous savons à quoi ils ressemblent. Nous affirmons qu'ils n'existent pas, mais mais nous savons exactement à quoi ils ressembleraient s'ils existaient. C'est là une science remarquable. Il faudrait être psychologue des profondeurs pour étudier cette science. Dans un conte comme celui-ci, le dragon est toujours l'image du méchant, mais Siegfried n'avait aucune image de la méchanceté. Il ne savait pas quelle sorte de bestiole lui avait jeté une pierre et, croyant à un jeu, il arracha un arbre - un petit arbre - et le lança sur le dragon.

-Essaie de l'attraper! dit-il. Le dragon lui lança une autre pierre, soufflant d'un air enragé. Siegfried se souvint alors du taureau de son enfance. Maintenant, il savait: le dragon était en colère.

-Bon, dit-il, si tu n'aimes pas que je te lance des arbres, j'arrête, mais toi, tu arrêtes de me lancer des pierres. Le dragon souffla, plus en colère que jamais et il lança un morceau de rocher sur Siegfried qui lui lança un autre arbre. Cela dura un moment. Bientôt, Siegfried eut arraché toute une petite forêt. Il était plus fort et plus rapide que le dragon, si bien que le dragon se trouva couvert d'arbres.

-Laissons tomber, dit Siegfried.

Mais le dragon se rappela son arme la plus terrible: il savait cracher du feu ! Il se mit à cracher des flammes sur son adversaire, mais les arbres qui le couvraient s'enflammèrent. Le dragon était coincé dans un bûcher, coincé entre des troncs enflammés. Il tentait de se libérer, il y serait arrivé, qui sait ?

Les Nibelungen (la jeunesse de Siegfried)
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