Au commencement, il n'y a rien, ou si peu.
Un rai de lumière sur un espace informe,
L'obscurité opaque tout autour, le silence, intense, interminable
Et la parfum ténu d'une rose incertaine.
Au commencement, il n'y a rien, ou si peu.
L'air frais sur la peau tendre
Le déchirement brutal d'une effraction pulmonaire
La séparation.
Au commencement, il y a la perte.
Découvrir qu'on est nu dans un monde agressif
Comprendre qu'on est seul, même si entouré
Savoir qu'on est fragile sorti des parois chaudes de la matrice
Et se languir déjà.
Native nostalgie du confort utérin.
L'enfant, même désiré,
Même attendu
Pleure sa mélancolie de plante arrachée au terreau.
Seules les chaudes mains maternelles peuvent le rassurer
Un peu.
Mais désespérément abandonné,
Il lui en veut
Déjà.