J'ai longtemps erré sur des chemins d'angoisse
Cédant au désespoir, souvent.
Au bateau ivre, il faut un phare, même secret, même inconscient.
J'ai longtemps poursuivi des lucioles
Que je prenais pour des soleils.
Qui dira, au coeur du labyrinthe, la certitude de la lumière?
Illuminée par les mots qui me portent
Et que je porte au-delà de la page,
Que je pose, que je contemple étonnée: quelle audace !
J'ai dérobé la lumière, comme d'autres le feu
Et me suis réchauffée à ces simples mots.
On voudrait offrir à l'avenir,
Les mots les plus forts
Les mots les plus beaux
Les mots les plus rares
Des bribes battant comme un coeur qui palpite
Des déferlements auxquels le coeur résiste
Des élans retenus qui filent au galop
Et se heurtent, déçus, au mur d'indifférence.