poesie

Acrylique sur toile 60X60 Tout est si lointain Tout est si difficile, Dans ce monde surpeuplé Où sont les humains, tes frères ?

Paul Gauguin au Grand Palais Photo de hasard, improbable Le Viseur s'affole : sur quoi mettre au point ? Détresse partagée. La femme se lamente Cette photo floue me tourmente.

Temps arrêté, interlude. Bruit du vent dans les branches, Tout craque alentour Tout se disloque au-dedans. Le chagrin te ronge, Les mots se refusent, Ecoute le chant vert de l'orgue !

Et qu'en est-il des adultes ? Droits de l'Homme chaque jour rognés au nom de la sécurité, Malades sortis de l'asile sous camisole chimique, Bien-portants accrochés à leurs drogues, Se libérer exige du courage Sortir du cocon est un risque La servitude...

Gauguin et moi... Vent d'automne aux nuées, Travail de sape, raisin pressé, Bouquets de branches nues, Sifflements du mistral. Les parures du platane tourbillonnent. Je frissonne.

Le jour qui décline s'obstine Ses dernières lueurs sont souvent les plus belles. Ainsi en va-t-il de ton existence C'est au moment de partir que tes oeuvres sont les plus ardentes Et tu ne le sais pas.

SI comme moi, tu rêves de lointains iodés, d'ajoncs et de bruyères, Alors, ferme les yeux. Si comme moi, tu aspires à la sérénité des sommets enneigés, Alors, ferme les yeux. Si comme moi, tu es épris de dunes infinies, de sirocco, de fennecs Alors, ferme...