Valéria Bruni-Tedeschi poursuit son oeuvre. Cinéaste qui explore sa propre histoire, elle nous fait revivre aussi toute une époque. Ici, les années quatre vingts, la création par Chéreau d'une école au sein du théâtre des Amandiers, dont il fut le directeur. Suivre ces jeunes gens passionnés et sensibles est un plaisir formidable. Leurs joies exubérantes et leurs chagrins terribles nous font toucher du doigt la profondeur de leur engagement, de leurs espoirs, ainsi que leur fragilité. C'est aussi l'époque où rôde le SIDA et où la drogue tue.
Chéreau a monté avec cette promotion, un Platonov qui a été joué à la Chartreuse de Villeneuve Les Avignon, en 1987. Beaucoup d'entre nous, les passionnés de théâtre, ont vu ce spectacle à l'époque ! Ah, ça remue des choses, le cinéma ! Surtout que les acteurs sur l'écran, sont tous forts et débordent à la fois d'énergie et d'émotion sincère. Nadia Tereszkiewicz est parfaite en clone de Valeria, Sofiane Bennacer est tourmenté à souhait et Louis Garrel campe un Chéreau génial et exigent.
Inutile de vous le recommander, je suis sûre que vous y pensez !