Il avait deux ans et aimait beaucoup la piscine de Boëge, en Haute Savoie. Dans la pataugeoire, il s'amusait avec d'autres bébés, pendant que sa soeur nageait avec son père. Il fallait être attentive, parce qu'au bout du bassin, il n'avait pas pied. Il a suffi d'une brève inattention : quand je tournai la tête vers lui, il se trouvait dans la partie la plus profonde, essayant de se redresser en appuyant ses mains sur le sol, mais ne pouvant sortir la tête de l'eau, bien que debout. Je poussai un cri, pénétrai comme une hystérique dans la pataugeoire, et le sortis de là au prétexte qu'il était l'heure de goûter. Fort heureusement, il n'avait pas eu le temps de se sentir en danger et il voulut retourner à l'eau au plus vite.
Inutile de préciser que je me mis à vanter les mérites de la bouée-canard, puis des brassards gonflables, lesquels firent merveille plus tard en Avignon, dans une piscine uniformément profonde de quatre mètres...