Pour éviter que se répètent les difficultés du premier accouchement, il fut décidé qu'on provoquerait le second quand il serait patent que mon hôte serait prêt à sortir. J'entrai donc en clinique un mercredi soir et je mis au monde mon p'tit gars le jeudi vers onze heures trente. Je ne dirai pas que ce fut facile ; mon bassin ne s'était pas élargi, et la tête du bébé était encore plus grosse que celle de sa soeur : 37,5cm, au point que cette dimension n'était pas prévue sur le carnet de santé ! Pas plus que la première fois, l'échographie n'avait pu montrer clairement le sexe du foetus; je disais donc " le bébé" mais au fond de moi, j'étais sûre que c'était un garçon ; une intuition. Je ne fus donc pas surprise quand la sage-femme m'annonça la nouvelle : je savais déjà. Posé sur mon ventre, il retrouvait à l'extérieur le creux qu'il venait de quitter; il était tout chaud, tout humide, il ne pleurait pas car on avait pris soin de ne pas couper trop tôt le cordon ombilical pour lui donner le temps de s'accoutumer à l'univers aérien. Il régnait un grand calme. Son père partit annoncer la nouvelle à la grande soeur (cinq ans) qui avait été confiée à la mère de sa meilleure amie, mais avait beaucoup pleuré pour avoir été abandonnée et surtout de peur qu'il arrive quelque chose de fâcheux.