Le débat sur la future loi de sécurité collective est très contestée, à la fois par les journalistes et par les citoyens-manifestants. Le point le plus débattu concerne l'interdiction de photographier et de filmer des policiers dans l'exercice du maintien de l'ordre. Il est évident que, si cette loi avait existé, nous n'aurions pas su que de nombreux gilets jaunes avaient perdu un oeil, par exemple, ou que les forces de "l'ordre" se livrent à des violences sur des gens désarmés, laissant souvent pendant ce temps, les casseurs se livrer à leur sport favori.
J'entends les débats à l'assemblée où les ministres assurent qu'il s'agit seulement d'empêcher les appels à la haine sur les réseaux sociaux. Intention louable : même un CRS agressif a droit à un procès dans les règles et non à un lynchage.
Cependant, il me semble que la loi existe déjà qui condamne l'appel à la haine, sur les réseaux et ailleurs. Le problème, c'est que les gouvernements semblent impuissants à la faire appliquer. Ils ont confié aux réseaux eux-mêmes le soin de faire le ménage. C'est comme si on confiait à la mafia le soin de lutter contre les rackets, le trafic de drogue ou la prostitution forcée...
Le but de la future loi semble plutôt de contourner la difficulté en faisant en sorte que plus personne ne publie les images des violences policières. Ainsi, plus de diffamation des policiers et plus besoin de se soucier de la régulation des réseaux. Du coup, la question des violences disparaît du champ de vision, donc du champ de conscience.
Jeter le thermomètre n'a jamais fait baisser la fièvre, il me semble ! mais moi, je ne suis qu'une petite citoyenne retraitée, au bon sens manquant de subtilité !