Journal d'une confinée.

Déconfinement tardif ... deux femme se croisent et se dévisagent.

Il y a bien longtemps…

1 Pourquoi me regardez-vous comme ça ?

2 Quelle question, tu ne me reconnais pas ?

1 Pour vous re-connaître, il faudrait que je vous connaisse !

2 Justement, c’est ce qui m’étonne, tu ne te rappelles vraiment pas ?

 1 Excusez-moi, mais vous faites erreur. 

2 Pas dut tout. Rappelle-toi, on faisait des randonnée ensemble avec notre club de sport. 

1 Oh ! notre club de sport, mais c’était il y a longtemps, ça, c’était avant le confinement…

2 Oui, c’est vrai que du temps a passé. Pour tout dire, j’ai failli ne pas te reconnaître, moi non plus, tu as beaucoup changé, mais le pull fait main, même un peu décati, je l’ai reconnu.

1 Ah, c’est vrai que quatre ans de confinement, ça vous change ! je te remets maintenant… mais tu n’avais pas les cheveux blancs, à l’époque.

2 C’est que quatre ans de chômage partiel ont mis Loréal sur les genoux… plus de shampooing colorant, l’entreprise ne s’en est sortie qu’en fabriquant des masques, tu te rappelles !

1 Comme beaucoup d’autres, en effet. C’est la même chose pour les pulls maison. Plus de marchands de laine. Impossible de renouveler la garde-robe. Eux aussi ont été réquisitionnés.

2 Pour fabriquer des masques en tricots ?

1 Non, des préservatifs, à cause de l’enfermement des couples… ça n’a pas bien marché d’ailleurs, je me demande pourquoi !