Le film de Catherine Corsini s'attaque à une tâche difficile : porter à l'écran le livre émouvant et terrible de Christine Angot. D'autres auraient pu en faire un film scabreux et noir. Celui-ci est au contraire très lumineux malgré les souffrances décrites. Cela tient aussi à la personnalité de Virginie Efira qui joue à la perfection cette jeune fille modeste mais qui ne manque ni de courage, ni de curiosité. Les enfants, du bébé à l'adulte en passant par l'adolescente, sont parfaites au point d'avoir la voix et le phrasé de Christine Angot elle-même. Il fallait au moins cette conjonction-là pour réussir à évoquer cet amour impossible ou plutôt CES amours impossibles. Amours déçues, et pourtant jamais reniées, entre le père et la mère, entre le père et la fille, entre la fille et la mère... la fascination pour l'homme cultivé et la haine de classe, discrète, insidieuse, cruelle, destructrice et qui se résout tout de même dans l'amour. Du grand art.