Il y a comme une tristesse aujourd'hui.
La pluie tombe, obstinée,
Emplissant l'atmosphère de ce froid pénétrant,
Occupant l'espace de giclements sonores,
Obstruant la lumière,
Paralysant l'action.
Il y a comme une mélancolie baudelairienne des automnes révolus :
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres...
J'ai aimé Baudelaire enfant, et ces évocations-là.
Et malgré la lecture de textes innombrables,
C'est lui qui me revient à l'esprit aujourd'hui.
Pourtant, il y avait Verlaine et ses sanglots
Si longs qu'ils atteignirent Treinet,
Il y avait Lamartine et ses bois couronnés,
Apollinaire et son automne malade,
Théodore de Banville aussi
Et Anna de Noailles.
Nous en avons dit,
Nous en avons appris,
Nous avons lu ...
Nous en avons écrit aussi, adolescents languies que le gris inspirait !
L'automne mélancolique aux arbres qui se déplument après avoir
Jauni
Rougi
Bruni
Le vent qui fait valser tout ça et la pluie qui vous cloue
Ou bien qui vous pourrit.
Tout cela
Rabâché,
Ressassé,
Banal à souhait
Et qui finit par vous toucher ...
IL Y A COMME UNE TRISTESSE AUJOURD'HUI.