Quand je suis arrivée, il y maintenant dix huit ans, j'ai pu constater que, si la Vierge Marie était souvent célébrée ici, un très grand nombre de niches de pierre étaient vides. Sans doute le temps avait-il fait son oeuvre. A l'époque, j'ai donc entrepris de photographier les présentes, celles qui étaient rescapées, et les absentes, c'est à dire les niches vides. Mon esprit malicieux me suggérait que les "demoiselles d'Avignon" qui manquaient se trouvaient sans doute dans les camping-cars qui stationnaient aux remparts et que fréquentaient assidument des messieurs discrets. C'était encore le temps de l'argentique et tout cela dort depuis, dans un tiroir.
Mais, ce qui est bien quand on est attentif, c'est que la ville bouge, même discrètement. Et voilà que les niches vides sont progressivement occupées à nouveau, peut-être par des répliques fidèles - je n'ai pas les moyens d'en juger - mais aussi par des créations très actuelles. Me voilà donc de nouveau attirée par ces présences silencieuses et bienveillantes.
Parallèlement, les parkings aux remparts ont presque tous disparu, et avec eux, les camping-cars de ces demoiselles. Y a-t-il un rapport entre ces deux phénomènes ? L'existence d'une jolie petite vierge noire et enceinte pourrait le suggérer...