MON CORPS PALIMPSESTE
Journée bien remplie hier : trois spectacles, dont le concert d'Amélie Grand.
Mais d'abord: Mon Corps Palimpseste, de Eric Oberdorff. Une pièce bien intéressante qui évoque les différentes traces que garde un corps au fil du temps. La dépendance du nouveau-né ou celle de la femme laissent-elles des séquelles ? les actes de liberté, l'énergie créatrice modifient-elles les corps ? les contacts, les amours sont-ils visibles à vie quelque part sur notre peau ? Sujet délicat, dansé avec précision et énergie par Luc Bernard et Cécile Robin, accompagnés d'une guitariste électrique qui soutient l'énergie. Le propos reste abstrait, malgré tout, mais il est soutenu par une intéressante scénographie et une bande son délicate.
what du you think ?
Ensuite, rendez-vous à Benoît XII pour WHAT DO YOU THINK ? de Georges Appaix. Il nous avait déjà régalés il y a deux ans avec Pour un protocole de la conversation, un duo étonnant entre geste et parole. Appaix pousse un peu plus loin la même démarche : cette fois, ils sont six en scène qui tentent de démêler leurs pensées, leurs interrogations, leurs désirs; de gérer leurs coqs-à-l'âne, leurs élans d'énergie suivis de doutes ou de mauvaise foi.
Beaucoup d'humour, des gags sympathiques sur lesquels on ne s'appesantit pas, comique de situation, comique de répétition, tout est là pour une mise à nu joyeuse et formidablement bien dansée et jouée.
Les créateurs ne sont pas de démiurges, braves gens ! ils ne détiennent aucune vérité et ce fait ne doit pas obligatoirement être une tragédie.
L'intelligence dans la bonne humeur, voilà qui fait plaisir !!!!
IL FAUDRA BIEN ARRIVER QUELQUE PART, dit-elle ...
Et pour finir cette journée, AMELIE GRAND, fondatrice des Hivernales, offrait une récital des chansons dont elle est l'auteur compositeur et qu'elle interprète entourée de ses fidèles amis. Un soupçon de nostalgie, beaucoup d'humour, un sens immense de l'amitié, le goût des mots simples qui font mouche sans prétention... et voilà la recette d'un spectacle pimenté par la présence d'Antoine le Ménestrel, le danseur acrobate qui escalada le Palais des Papes pour Castelucci et pour qui elle a composé Désescalade, repris par tous ses fidèles !
Généreuse, elle a ensuite convié les spectateurs à trinquer au Champagne et a offert à chacun son double CD récemment sorti. Une personne exceptionnelle, vraiment !