L'adultère, depuis toujours... et pour toujours...
Il faut bien le reconnaître, sur ce plan-là, vous êtes très forts. Je n'ai rien à vous apprendre. J'ai bien circonvenu la jeune Marie, une ado bien gironde, mais c'était avant son mariage et par l'intermédiaire du Saint Esprit. Encore ma schizophrénie ! ... Je n'ai donc pas pu tromper ma femme, mais j'ai offert des cornes à Joseph. C'est la seule fois, enfin, je crois, parce que sous la forme de Mon fils, va savoir si je n'ai pas un peu tripoté Marie-Madeleine ? c'est vrai que c'était son métier, à Marie-Madeleine.
Reconnaissez-le, mes chers enfants, votre goût de la luxure ne vous vient pas de Mon exemple. D'où ça peut vous venir, je n'en sais rien. D'une frustration, sans doute, et du pêché originel, évidemment. On en revient toujours là. Vous pensiez devenir des savants à l'égal de Moi, vous avez découvert vos corps et la jouissance que vous pouviez en tirer. Je vous ai bien eus ! Satan, cette pâle copie de Moi-Même, a réitéré la blague avec le malheureux Faust. Même cause, même conséquence: ce brave chercheur bourru et sénile est redevenu un jeune homme sémillant, amoureux puis suborneur de la jeune Marguerite. Comme Marie et comme toutes celles que vous attirez, légitimes ou non, dans vos bras, puis dans vos lits, la jeune fille est une victime idéale et vous êtes aussi adroits que moi pour la faire passer pour consentante, voire provocatrice; ainsi, d'agresseurs, vous vous changez en victimes. Il n'y a pas à dire, vous êtes forts! et Ma variante musulmane n'échappe pas à la loi générale : le prophète avait plusieurs femmes, ça simplifie les choses. Mais je me suis laissé dire que la dernière n'avait pas quatorze ans. Je veux bien être pendu s'il lui a demandé son avis. Du coup, ses adeptes ont continué et continuent, même au Paradis où ils sont pressés d'arriver, la bombe encore toute fumante, pour se jeter sur les vierges qui soi-disant, les y attendent. Trop drôle la tête qu'ils font quand on les aiguille sur l'enfer, ça nous fait bien rigoler, Lucifer et moi, quand nous nous retrouvons pour l'apéro !
Ah, mes pauvres enfants, vous me faites bien de la peine, quand je vous vois déployer des trésors d'intelligence pour séduire vos victimes, quand je vous observe forniquant énergiquement, voire vous satisfaisant tout seuls quand vous ne trouvez personne qui vous accepte, ni du sexe opposé, ni du même sexe. Je vous aperçois même parfois enfilant des chèvres ou vous faisant sauter par des chiens. Ah, ne niez pas ! Je suis Dieu, nom de Moi-Même ! je vois tout. Inutile de vous dissimuler dans les broussailles. C'est bien simple, si je n'étais pas une essence immatérielle, ça finirait par m'exciter, tous ces ébranlements !
Mes chers petits, je vous demande pardon, encore une fois : je vous voulais purs et évanescents comme Moi, mais dans ma roublardise, je n'ai pas pu m'empêcher de vous doter d'un sexe à brandir et à satisfaire, de façon à pouvoir vous punir jour après jour, siècle après siècle, et jusque dans l'éternité. Il y a peu, j'étais encore fier de moi. Mais depuis que vous avez compris et que vous vous détournez du sentiment de culpabilité, je sais que j'ai eu tort. Je vous demande pardon de vous avoir enfermés dans cette prison des sens. Je sais que vous n'en avez rien à faire de Mon repentir, pas plus que de Mon jugement dernier. Contrairement à moi, vous assumez vos actes, désormais, vous les revendiquez, même, et je ne vous en blâme pas, mes chers fils, mes chères filles, vous voilà enfin adultes, donc adultères !!!
La Luxure, ça inspire, finalement !