Cirque.

Univers de rêve, univers DU rêve,

Le cirque déboulait en camions bigarrés.

Couleurs criardes, coups de cymbales,

Voix nasillarde mal amplifiée.

Petits ou grands, les cirques fascinaient.

Irruption brutale d'un mode de vie hors normes,

Porteurs musclés, fines écuyères,

Jongleurs, dompteurs et clowns, évidemment.

Les enfants, première cible: "on y va, Maman ?"

Parfois oui, souvent non,

La ménagerie comme compensation:

Pauvres animaux trimballés dans des cages,

Chevaux au repos, lamas "pas contents"

Singes à l'oeil vif, croqueurs de cacahuètes,

et un hippopotame dans une baignoire...

Piètre spectacle, frustration.

Tu aimais les trapézistes volant là-haut,

Lâchés, puis rattrapés, qui donnaient le frisson,

L'artiste travaille sans filet, disait-on.

Les écuyères légères dans leurs tutus pailletés,

Faisaient des tours de piste, tête en bas,

Ou bien sur leur cheval dressées.

Tu les enviais d'être si frêles, si gracieuses...

Brève apparition dans le gris des jours ternes,

Le cirque tonitruant pliait bagage: place nette.

Le silence revenait et il ne te restait

Qu'un souvenir incertain, comme celui d'un rêve.