Sortant d'une guerre cruelle,
Les Français voulaient vivre mieux
Et offrir à leurs enfants une vie meilleure.
Généreux d'avoir été privés,
Ils prônaient l'égalité de tous,
La liberté pour tous,
La responsabilité de chacun dans l'édification du monde.
Leur espoir infini compensait la pauvreté,
L'enthousiasme était de mise,
Les temps meilleurs, une certitude.
Enfant, tu voyais l'avenir comme une ligne ascendante
Tu marchais, écartant les obstacles,
Certaine d'être une personne,
Confiante dans le groupe.
Jeune, tu pensais avoir prise sur les choses.
Tu militais, tu combattais
Avec tes mots,
Avec tes camarades,
L'action collective menait à la victoire.
Individu responsable et non individualiste,
Tu n'avais ni dieu ni maître,
Mais tu savais qu'avoir raison tout seul ne sert à rien.
Ce furent des décennies positives et rudes,
Qui s'enlisèrent dans la consommation,
S'épuisèrent en compétition vaine,
Puis fracassées sur le chômage,
Se découragent devant les trahisons.
Est-ce parce que tu n'en as plus gère
Que l'avenir te terrifie?