Après la guerre, vint l'Amérique.
Invasion pacifique,
Richesse enviée,
Commerce stimulé,
Jazz dans les caves, coca-cola,
Et victoire du Père Noël sur Saint Nicolas.
Modeste, perché sur une ânesse,
Patron bonhomme des écoliers populaires,
Sa hotte trop simplette, chocolat, pain d'épices,
Ne poussait pas assez à la consommation.
Autres temps, autres rituels,
Aux privations succède l'abondance.
Souviens-toi, petite écolière,
Des épluchures placées dans une boîte à chaussures
Et que l'ânesse dévorait pendant que tu dormais,
Te laissant au matin ses crottes en chocolat,
Et le gâteau très dur de cannelle et d'anis parfumé.
Le café au lait exaltait les saveurs,
Puis, chocolat en poche, tu partais pour l'école,
Précédée de la buée que ton souffle engendrait,
Décidée à te montrer digne de ce saint patron,
Auquel nul ne croyait mais que tous révéraient.
Quand vient la saison des marchés de Noël,
Tu retrouves ce gâteau alsacien,
Trop dur pour les dents d'aujourd'hui,
Mais dont l'odeur te charme et comble tes papilles,
Saveurs lointaines de l'enfance écolière.
Ecoliers d'aujourd'hui, avez-vous un patron?
NB: envoyé avant relecture, ce poème comportait des fautes d'orthographe impardonnables. Il a été réécrit. que les lecteurs m'excusent.