Marchant sur la falaise, le promeneur respire.
Devant lui s'éploie l'horizon.
Immergé dans le ciel,
Il vole, il s'élève,
Il devient oiseau.
Mais il le sait, le promeneur,
Voler n'est pas pour lui.
Il appartient au monde, il faudra redescendre
Retrouver ses semblables indifférents
Qui sont si différents;
Le grouillement des haines
Les combats imbéciles, forcément meurtriers
Les politiques sans idéaux
Les idéaux dévoyés,
La misère
Et l'odeur de la mort partout répandue.
Marchant sur la falaise, le promeneur soupire.
Démuni
Désemparé
Désespéré
Rejoindre les hommes au fond du gouffre?
Retourner dans l'arène?
Il balance, le promeneur, au bord de la falaise.
Il balance
Il balance
Et puis un jour, las d'hésiter,
Il se balance dans le vide.
Et il retrouve en bas, ses semblables,
Ces inconnus.