Une ville, au loin, flambe.
La femme contemple,
Debout sur la colline.
Elle appuie son corps ridé aux rides d'un olivier.
Paysage dévasté, desséché.
Une goutte d'eau perle, salée, sur sa joue.
La ville de l'enfance meurt dans les flammes,
La ville des amours flamboyantes s'éteint.
Que reste-t-il après les cendres?
Les lettres même, gravées sur les tombes, s'effacent...
La femme au coeur qui saigne soupire.
Une petite main secoue sa jupe noire:
Un enfant, comme un prince échappé de l'enfer,
Un espoir,un appel.
Allons.
Les dunes, comme des vagues roulant jusqu'à la mer
Emportent au-delà de l'horizon
La femme et l'enfant dolents
Vers l'océan, vers l'infini.
Au loin, l'avenir aspire.
Et marcheront encore longtemps
La femme et l'enfant sur la dune déferlante
Qui fait rouler le petit corps au corps de la femme mêlé
Et toute douleur oubliée, leur rire en éclats de cristal
Retentira.